Mardi 29 mai les élèves de l’AP « Litté-livres » se sont rendus au lycée de la mer pour y rencontrer Vincent Villeminot, lauréat du Prix littéraire de la ville de Gujan et Hugo Boris, autre auteur du prix. Ils ont également assisté à la remise des prix de la meilleure critique littéraire.
Félicitations à Elie Veyser de 1 COM pour son prix « Coup de cœur de la médiathèque » pour la critique du roman « Petit pays » de Gaël Faye. La concurrence était rude puisque plus de 100 critiques étaient en lice !
La critique d’Elie Veyser :
Je n’habite nulle part
Dans ce tout premier roman, Gaël Faye partage avec nous des souvenirs d’enfance, de jeunesse.
Cette jeunesse, il l’a passée au Burundi, son « petit pays », un petit pays d’Afrique centrale où la vie est plutôt paisible et agréable, l’air y est sucré, doux, chaud.
Rien de compliqué pour le personnage principal, Gaby, enfant métis d’un père français et d’une mère rwandaise, mis à part le divorce en cours de ses parents. Ce premier événement va l’amener à avoir des raisonnements, des questionnements de plus en plus matures au fur et à mesure du récit.
Ce garçon, enveloppé d’innocence, va peu à peu quitter son « lit d’enfant » pour être confronté aux épreuves et aux événements de la vie d’adulte.
Cependant, l’esprit ambitieux et optimiste du personnage reste présent tout le long du récit. On le ressent particulièrement dans ce passage « Plus tard, quand je serai grand, je veux être mécanicien pour ne jamais être en panne dans la vie. Il faut savoir réparer les choses quand elles ne fonctionnent plus. » Cela nous permet de comprendre Gaby dans ses choix, ses réflexions.
Du vol de son vélo à la guerre civile en passant par des coups d’Etat, il va vivre des situations le faisant sortir de son confort et de sa douce et agréable innocence.
Cet enfant, alter ego de l’auteur va perdre ses repères et être totalement jeté dans le monde, la violence très présente, avec nombre de préoccupations et de décisions.
Ce livre est fort en émotions simples et l’auteur parvient très bien à retranscrire ses sentiments et ses ressentis grâce à des mots bien choisis et des tournures percutantes.
J’ai personnellement lu ce livre comme un récit du passage de l’enfant à l’adulte, avec les inconvénients et les joies que cela apporte.
C’est peut-être cela, son «Petit Pays » qui lui manque, l’enfance.